Les premiers visiteurs du Muséum de l’Ardèche ont pu admirer la collection de Bernard Riou

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Ce lundi 18 avril, à Balazuc, les premiers visiteurs du Muséum de l’Ardèche ont admiré la collection de fossiles du paléontologue Bernard Riou. Des pièces uniques qui retracent l’histoire de l’Ardèche à travers les âges. C’est une nouvelle offre touristique portée par une famille de passionnés.

La collection du paléontologue ardéchois Bernard Riou sommeillait dans des caisses depuis 10 ans. Un petit musée de La Voulte-sur-Rhône avait présenté durant quelques années un certain nombre de ces fossiles mais le lieu était trop exigu et le musée a fermé en 2006. Un autre projet plus conséquent était alors en gestation depuis quelques années dans le département. Ce projet voit enfin le jour ! Il est porté par Emmanuelle Riou, la fille du paléontologue Bernard Riou. Le muséum a trouvé domicile à Balazuc, une commune qui les a accueillis.

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Le Muséum présente une petite partie de la collection personnelle de Bernard Riou, environ 800 pièces. On y trouve de multiples poissons, des crustacés mais aussi des mammifères et quelques végétaux. Des fossiles trouvés en Ardèche mais pas seulement. C’est le résultat de 40 années de recherche et d’études en paléontologie. Les plus belles pièces sont exposées, elles évoquent notre passé le plus lointain quand les continents n’étaient pas encore formés et que les animaux étaient essentiellement marins, il y a 500 millions d’années. De ces « bouts d’histoire » qui ont traversé toutes les époques se dégage une certaine poésie.

Au départ, il y a la passion et la connaissance de Bernard Riou, passionné par les fossiles depuis l’âge de 7 ans. En 1982,il découvre le plus ancien octopode (pieuvre) connu. Il publie cette découverte à l’Académie des Sciences en collaboration avec Jean-Claude Fischer, sous-directeur de l’Institut de Paléontologie au Muséum de Paris.  Ses découvertes ultérieures (calmars, calmars vampires, crustacés, poissons, arthropodes énigmatiques…) le mettent en relation avec de nombreux chercheurs au niveau national et international.

Dans les années 80 et 90, il poursuit ses recherches sur le massif du Coiron, et il met au jour dans les Diatomites de la montagne d’Andance de nombreux spécimens exceptionnels momifiés : une jument hipparion conservée avec son foetus, des sangliers géants, la plus ancienne châtaigne d’Ardèche, etc. Bernard Riou réunit l’une des plus belles collections privées sur notre département. De 1989 à 2006 elle est exposée dans le musée de paléontologie de La Voulte qu’il a fondé.

Le musée ferme, faute de moyens pour investir dans cette structure au bord du Rhône. Une page se tourne, mais le grand livre géologique de l’Ardèche heureusement ne se referme pas : sa fille Emmanuelle monte l’auto-entreprise, « Fossiles d’Ardèche et d’ailleurs » et relance des activités de médiation autour de la collection familiale. Elle participe à plusieurs expositions temporaires ainsi qu’à de multiples actions en nouant des partenariats avec le Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle de l’Ardèche durant trois ans.

En 2012, Emmanuelle Riou crée avec Mehdi Bennourine et Bernard Riou la marque Paléodécouvertes (le nouveau nom de l’association du musée de paléontologie), qui poursuit ses missions de valorisation du patrimoine naturel et de vulgarisation des sciences de la Vie et de la Terre, puis lance une nouvelle activité de balades. Un musée estival en découle en 2013 à Rompon, et les collectivités locales le soutiennent.

Forte de près de 150 adhérents, d’un conseil d’administration de 10 membres passionnés et avertis, une nouvelle ère se profile. L’équipe technique composée de Bernard Riou, Valérie Marrillet et Benjamin Siviéri, aux côtés des administrateurs, intervient sur de multiples actions socio-culturelles. Et l’idée de rouvrir un musée n’est plus un rêve fou : six ans de travail après, le Muséum de l’Ardèche va pouvoir enfin présenter, dès ce week-end, une collection de fossiles ardéchois unique au monde. Plus d’un million d’euros sont investis  au service du développement culturel et économique de l’Ardèche et à la valorisation de son patrimoine géologique.

Ce muséum de l’Ardèche est le fruit d’une volonté familiale courageuse. La structure, dont le coût total est estimé à 800 000 euros, devrait accueillir environ 25 000 visiteurs à l’année. Ce muséum réprésente une nouvelle offre touristique en Ardèche méridionale. Il vient en complémentarité des autres sites culturels comme la Cité de la Préhistoire à Orgnac l’Aven et la caverne du pont d’Arc puisque toutes les pièces présentées sont antérieures à la préhistoire.

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